Vent du ciel

Pâle, elle cria : « Jean ! » du seuil de la chaumière.

Lui, chantait dans les ors lourds des épis penchants.

Midi de son haleine assoupissait les champs ;

Un nuage, au lointain, montait dans la lumière,

 

Un grand nuage trouble aux murmures méchants...

Jean le Vieux entend-il sa femme, la fermière ?

« Ah, Jean ! » — Les sombres feux qu’elle a vus la première

Frappent ses yeux enfin ; il a cessé les chants.

 

La faucille à son poing tombe, car la nuée

Accourt — enfer de flamme à peine atténuée...

— « Est-ce, Dieu, la ruine ? Ô Père, épargnez-nous ! »

 

Et le vent se déchaîne en fureur, et la grêle

Fouette et vanne les blés autour de l’homme frêle,

                      Tombé sur ses genoux.

La force de la nature.

 

1. À quelle activité s’adonne Jean alors que le feu menace ?

 

2. Ce poème comprend de nombreuses oppositions. Identifiez-en quelques-unes.

 

3. Repérez une personnification dans la première strophe.

 

4. De quelle manière la religion s’incarne-t-elle dans la nature dans ce poème ?

 

5. Sur le plan de la forme, comment l’auteur arrive-t-il à montrer la force de la nature (ou de Dieu) face à la faiblesse de l’homme, particulièrement dans la dernière strophe ?

 

6. La nature qui se déchaîne dans la dernière strophe contraste avec une certaine harmonie que vit le paysan dans la première strophe. Comment traduire ce changement de ton dans la lecture du poème ? Tentez différentes manières.

 

Activité d’écriture

Racontez en un bref paragraphe un moment où vous vous êtes sentis faibles ou petits face à la nature.

 

Liens utiles

 

Poésie complète : http://beq.ebooksgratuits.com/pdf/garneaua.pdf

Section « Pour aller plus loin » rédigée par
Référence bibliographique

Garneau, Alfred, « Vent du ciel », Poésies, Montréal, Beauchemin, 1906 [mais écrit avant 1900].

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